Avant de coiffer les têtes de Bardot, Deneuve, Laetitia Casta et du Grand Schtroumpf, le bonnet phrygien est dans la Rome antique le signe des affranchis.
« Mme de Chartres, Madame la duchesse et la princesse de Conti sont toutes trois revenues enceintes du voyage (à Namur) ; le roi ne peut donc prétendre que ç'a été un voyage stérile. »
« Mme de Berry me désole avec ses mouches ; elle n'en met pas moins de dix à douze et cela lui va bien mal avec sa face rouge. »
« Avant-hier au soir, il y a eu à Marly une dispute horrible qui m'a fait bien rire de bon cœur. La grande princesse de Conti avait fait des reproches à Mme de Chartres et à Mme la duchesse de ce qu'elles s'enivrent ; elle les a appelées des sacs à vin. Là-dessus, les autres l'ont appelée, elle, sac à ordures, Voilà des disputes princières. »
“On ne parle ici que de la femme du conseiller qui a fait assassiner son mari, du courage avec lequel elle a subi la mort et de l'horreur de son supplice, car le bourreau l'a frappée cinq ou six fois avant d'avoir pu abattre la tête. Il y avait une telle foule de gens qui voulaient assister à l'exécution qu'on avait loué les fenêtres cinquante louis d'or. Elle s'appelait Mme Ticket. Elle s'était fait tirer son horoscope ; on lui avait prédit qu'elle atteindrait un âge fabuleux et vivrait fort heureuse pourvu qu'elle se gardât de la main d'un homme qui portait le même nom qu'elle. De son nom de jeune fille, elle s'appelait Carlier et il se trouve justement que le bourreau qui l'a décapitée porte le même nom. Cela est vraiment remarquable.”
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Merci, c’est excellent. Vous auriez pu doubler son histoire, je l’aurais lue volontiers jusqu’au bout. Par exemple que disait-elle du monde d’en bas, de la véritable France de l’époque?
Merci beaucoup pour votre commentaire et votre enthousiasme ! La princesse Palatine est en effet une figure fascinante, non seulement par son franc-parler et son regard sur la cour de Louis XIV, mais aussi par ses opinions sur la société en général.
Dans ses nombreuses lettres, elle décrit généralement les classes populaires avec un certain « paternalisme » mêlé de pragmatisme. Pour elle, chacun a une place définie dans la société : les nobles pour gouverner et les classes laborieuses pour travailler et subvenir aux besoins de l’ensemble du royaume. Toutefois, elle ne manquait pas de reconnaître la dureté des conditions de vie des travailleurs, même si elle ne remettait jamais en cause l’ordre social lui-même.
Ce qui est particulièrement intéressant chez la princesse Palatine, c’est qu’elle était aussi très critique à l’égard des excès et de l’hypocrisie de la cour. Elle avait un regard assez lucide sur son propre milieu, mais restait ancrée dans une vision hiérarchique du monde, comme beaucoup de ses contemporains.
Au XVIIe et XVIIIe siècles, il n’était pas rare que des aristocrates s’intéressent à la philosophie et échangent avec des penseurs sur des sujets complexes comme la nature humaine, la condition de l’âme, l’acquis et l’inné. Ces questionnements étaient souvent encouragés par l’essor du rationalisme et des idées des Lumières. Mais leurs réflexions philosophiques ne conduisaient que très rarement à une remise en question de l’ordre social établi (qui leur était favorable). Je cite d’ailleurs dans l’article une de ses lettres dans laquelle elle écrit : « ces Anglais doivent être une méchante nation pour approuver qu’on mette à mort leurs propres rois, et je crains bien que le roi Guillaume ne finisse mal avec ces mauvaises gens. »
Merci encore pour votre commentaire et à bientôt,
Ambre